19-21 nov. 2025 Montpellier (France)

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4ème congrès du réseau international POCLANDE

Fondé en 2018, le réseau international POCLANDE (Populations, Cultures, Langues et Développement) a pour objectif de mettre en exergue la corrélation entre la langue, la culture et le développement. Il se veut un cadre de réflexion et d’action pour des chercheurs, des experts et des praticiens, spécialistes des sciences du langage et d’autres disciplines, qui s’intéressent de près au rôle des langues/cultures et à l’implication des populations dans la réalisation des objectifs de développement durable et de développement social au sens large.

www.poclande.fr

 

Université Paul-Valéry Montpellier 3, 19-21 novembre 2025

Langues et cultures face aux crises environnementales

 

Le 4ème congrès du réseau international POCLANDE vise à s’inscrire dans la continuité des précédents événements scientifiques qui ont délimité les territoires de la linguistique pour le développement (Bordeaux 2019), questionné la possibilité d’amplifier les langues, valoriser les cultures et impliquer les populations en lien avec le développement durable (Nairobi 2021) ou encore abordé les langues, les cultures et les arts au cœur des enjeux du développement durable à travers le thème de la transmission (Fès 2023).

Le congrès POCLANDE de Montpellier en 2025 s’adressera aux chercheurs confirmés ainsi qu’aux jeunes chercheurs, spécialistes des sciences du langage et d’autres disciplines connexes, qui abordent dans leur travaux le lien entre les langues, les cultures et les crises environnementales. À l’Université Paul-Valéry Montpellier 3 qui accueillera la manifestation, le colloque s’inscrira principalement dans l’axe Sociolinguistique des contacts de langues et écologie linguistique de l’équipe d’accueil DIPRALANG (EA 739).

Cet axe se déploie sur trois thématiques : (a) Typologie contrastive des situations de contacts/conflits de langues, qui interroge entre autres, les conditions de vulnérabilité socioéconomique et géopolitique observées à travers les situations de conflit socioculturel menant à l’uniformisation forcée ; (b) Gestions institutionnelles, gestions civiles, dont l’un des piliers est l’écologie des contraintes sociolinguistiques, qui tient compte de la totalité des facteurs intervenant dans les situations de contact de langues susceptibles de permettre d’analyser, de comprendre, de prévoir et, si possible, de résorber, les phénomènes de substitution linguistique ou d’assimilation, mais aussi d’observer ce qui peut, sur le plan des actions et de l’activisme « de par en bas », contribuer positivement au développement local/régional ; (c) Identité, identités qui s’intéresse à la production d’identités communautaires fondées sur la langue-culture minorisée, voire sur une pluralité de langues. Le 4ème congrès du réseau international POCLANDE a vocation à s’enraciner dans ces trois orientations, en les croisant avec la notion de crise(s) environnementale(s), dans la perspective de réflexion et d’action interdisciplinaire propre à l’EA DIPRALANG.

Le cadrage théorique mobilisera, entre autres, les notions ou courants de pensée suivants :

-       Linguistique du développement social (cf. Agresti 2018, Zouogbo 2022, Tourneux 2008…) Nous nous intéresserons à la manière dont les langues et les cultures peuvent participer au développement durable de nos sociétés, en tant que vecteurs de lien social, de solidarité, de connaissance de l’environnement naturel et sociétal. La linguistique du développement social permet d’observer par cercles concentriques, du local au global, comment l’action pour le développement et la diversité intègre à la fois l’amélioration des conditions économiques, la réparation des déséquilibres écologiques, la résolution des problèmes sociaux, non seulement à travers la sauvegarde et la survie des langues et des cultures, au-delà de la simple question patrimoniale.

-       Écologie des langues (cf. Haugen 1971, Calvet 1999, Mufwene 2001, Mühlhäusler 1992…). L’évolution de la conception haugenienne de l’écologie des langues fait que de nos jours, cette notion ne se limite pas seulement à la disparition et la sauvegarde des langues, mais tend à s’ouvrir vers une vision plus générale de la communication sociale. Il s’agira ici de s’intéresser aux rapports entre les langues et leur milieu, aux relations que les locuteurs tissent à travers les langues qu’ils parlent au sein des sociétés et collectifs, dans des champs d’interactions, d’échanges, de solidarités aussi bien que de tensions.

-       Humanités environnementales (cf. Blanc et al. 2018, Choné et al. 2016…). L’essor des humanités environnementales au début de ce XXIème siècle a permis de requestionner non seulement les relations entre l’homme et son environnement, dans une forme d’interdépendance permettant de comprendre les changements qui affectent l’époque moderne, mais aussi le rôle du chercheur et de sa responsabilité face aux grandes crises du monde contemporain. On s’intéressera aux analyses des intrications entre l’activité humaine (culturelle, sociale, politique) et l’environnement, ainsi qu’à la place des questions linguistiques, dans une approche interdisciplinaire où l’anthropologie, la sociologie, la géographie, la philosophie et d’autres disciplines ont déjà trouvé leur place.

Ces trois notions et courants de pensée seront à mettre en perspective avec les crises environnementales et la manière de les appréhender, de les gérer ou de travailler à les résorber.

 

Axes thématiques

 

Les participants sont invités à soumettre des propositions de communication qui s’inscrivent dans le cadre général du traitement des problématiques liées aux langues et cultures face aux crises environnementales.

 

1. Approches épistémologiques et critiques

- Notions, concepts, modèles, théories, grilles d’analyse.

- Historiographie critique des liens entre langage, langues et écologie (écologie linguistique, écolinguistique…).

 

2. Facteurs de crises environnementales ou « glottoenvironnementales »

- Facteurs physiques, climatiques et sanitaires (ex. incendies, pandémies, pollution…).

- Facteurs géopolitiques et sécuritaires (ex. guerres et conflits latents, « guerre des langues », « linguicide »…).

- Facteurs sociétaux ou sociopolitiques (ex. assimilation, intégration, nationalisme, populisme…).

- Facteurs idéologiques (ex. pensée et militantisme écologique vs climatosceptique, développement durable…).

 

3. Réponses aux crises et agentivité des populations et des locuteurs

- Activisme et minorités actives face aux crises environnementales (associations, ONG, gouvernements locaux et nationaux, etc.).

- Les solutions techniques et pratiques apportées par les chercheurs (la codification, la standardisation, mais aussi les apports ethnolinguistiques, l’élaboration co-participative de corpus, la (re)valorisation du statut…).

- Formation, éducation plurilingue, création artistique et médiatique, conscientisation, représentations, ontologies, mobilisation à différents paliers (« de par en bas », « de par en haut » et « à mi-palier »).

 

Bibliographie indicative

 

Agresti Giovanni, Diversità linguistica e sviluppo sociale, Franco Angeli, Milano, 2018.

Agresti Giovanni, Le Lièvre Françoise (coord.), Langues, linguistique et développement en milieu francophone. Des terrains africains, Repères DoRiF n°21, DoRiF Università, Roma septembre 2020, https://www.dorif.it/reperes/category/21-langues-linguistique-et-developpement-en-milieu-francophone-des-terrains-africains/.

Blanc Guillaume, Demeulanaere Elise, Feurhahn Wolf (dir.), Humanités environnementales. Enquêtes et contre-enquêtes, Publications de la Sorbonne, Paris, 2018.

Boudreau Annette, Dubois Lise, Maurais Jacques, Mc Connel Grant, L’écologie des langues. Ecology of languages, Paris, L’Harmattan, 2002.

Boyer Henri (dir.), Pour une épistémologie de la sociolinguistique, Limoges, Lambert-Lucas, 2009.

Brunel Sylvie, Le développement durable, Paris, PUF, Que sais-je ?, 2004.

Calvet Louis-Jean, Pour une écologie des langues du monde, Paris, Plon, 1999.

Choné Aurélie, Hajek Isabelle, Ham Philippe (dir.), Guide des Humanités environnementales, Paris, Presses Universitaires du Septentrion, 2016.

Haugen Einar, « The ecology of language », The Linguistic Reporter, supplement 25, 1971, p. 19-26.

Lechevrel Nadège, « De la sociolinguistique à l’écologie des langues ? », dans Boyer Henri (dir.), Pour une épistémologie de la sociolinguistique, Limoges, Lambert-Lucas, 2009, p. 225-232.

Léonard Jean Léo, « Écologie (socio)linguistique : évolution, élaboration et variation », Langage et société, vol. 160-161, n° 2-3, 2017, p. 267-282.

Mufwene Salikoko, The ecology of language evolution, Cambridge, Cambridge University Press, 2001.

Mülhäusler Peter, « Preserving languages or language ecologies ? A top-down approach to language survival », Oceanic Linguistics 31 (2), 1992, p. 163-180.

Tourneux Henry (dir.), Langues, cultures et développement en Afrique, Paris, Karthala, 2008.

Were Vincent Otaba et Zouogbo Jean-Philippe (dir.), Développement durable : amplifier les langues, valoriser les cultures, impliquer les populations, Paris, Editions des Archives Contemporaines, 2024.

Zouogbo Jean-Philippe (dir.), Linguistique pour le développement. Concepts, contextes et empiries, Paris, Édition des archives contemporaines, 2022.

 

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